Des pierres et des bijoux

Il y a quelques années, j’ai eu l’opportunité d’acheter des tranches de lapis lazuli en provenance de l’Afghanistan. Avec le Chili et la Russie, ce pays est l’un des principaux producteurs de cette pierre utilisée en joaillerie depuis plus de 7000 ans. J’ai gardé ces pierres au fond d’un tiroir durant quelques années jusqu’au moment où un projet de création s’est présenté à moi.

Selon sa provenance, le lapis lazuli est d’un bleu plus ou moins intense avec plus ou moins d’inclusions de pyrite. Il s’agit d’une pierre que j’affectionne particulièrement, surtout à cause de l’intensité de sa couleur bleue et le chatoiement de la pyrite qui se marie bien avec la couleur de l’argent.

Le lapis lazuli fut aussi utilisé en peinture. Réduit en poudre et mélangé à l’huile, il donnait le pigment bleu outermer, largement utilisé par les peintres avant l’avènement des pigments synthétiques.

C’est à l’atelier-boutique « Agates et cailloux » de Percé que j’ai confié des pierres à des lapidaires qui ont procédé à la taille. J’ai été très heureux de la qualité de leur travail. Ils ont développé une bonne expertise, sachant mettre en valeur des pierres de la région, particulièrement les agates. La boutique présente aussi des créations originales d’artisans du coin.

Fils, anneaux et chaînes

Le travail du fil est d’une grande importance en joaillerie. Bon nombre de bijoux ont des anneaux comme système d’assemblage de leurs différentes parties. Il peut même arriver que le fil constitue l’essentiel de la composition d’un bijou, comme c’est le cas avec le bracelet présenté en mortaise.

Travail fastidieux par excellence, la fabrication de chaînes formés d’anneaux ronds ou ovales demande patience et minutie. On est souvent tenté d’acheter des anneaux de fabrication industrielle, mais bof, on peut apprendre à les faire. On peut aussi être créatif et inventer des modèles d’anneaux et de chaînes qui ne sont pas proposées par l’industrie.

Présente dans toutes les cultures et à toutes les époques, la chaîne, avec l’infinie variété de ses emmaillements est un élément incontournable du travail du bijou.

Ceci dit, l’industrie propose de nombreux modèles de chaînes d’excellente qualité.

La réticulation

Cette technique n’est pas très compliquée, mais le résultat est toujours aléatoire, bien qu’il puisse être contrôlé dans une certaine mesure. C’est donc un bon champ d’expérimentation.
Pour effectuer la réticulation d’un plané d’argent, il faut réaliser plusieurs phases de recuit/déroché de la pièce avant de procéder à une chauffe finale. Si on possède deux chalumeaux, un à flamme douce va maintenir la pièce à une température légèrement supérieure à celle du recuit et un autre à flamme forte va permettre la création des mouvements lorsque la surface sera presqu’en fusion. Le chalumeau à flamme forte est alors déplacé sur la surface pour créer le mouvement des vaguelettes. On peut aussi faire la même opération avec un seul chalumeau et obtenir des textures intéressantes.

J’aime bien le rendu de ce procédé technique parce qu’il permet de créer un environnement totalement chaotique. Il nous rappelle que le chaos est partout dans la nature, même si notre univers se veut ordonné. Il ajoute aussi, par contraste, un effet spectaculaire à un bijou tel que la photo ci-contre le laisse entrevoir.