Objet de convoitise, le bijou est aussi un objet de consommation courante. Ardemment désiré, il s’achète de manière compulsive et est rapidement mis aux oubliettes. Ce qui donne lieu à la florissante industrie du bijou de pacotille.
Pourtant, on retrouve dans plusieurs sociétés rurales traditionnelles une conception bien différente du bijou. Ce fait m’a frappé lors de séjours réalisés au Maroc, il y a quelques années et surtout à la lecture du livre «Les arts traditionnels marocains » de Mohamed Sijelmassi, publié aux éditions Aubanel.
Les bijoux traditionnels marocains dits « berbères », fabriqués en argent, étaient essentiellement portés par les femmes en milieu rural. Ils étaient transmis d’une génération à l’autre et constituaient un patrimoine familial chargé de symboles.
Chaque région possédait ses propres artisans qui perpétuaient leur art, au point que, selon la forme et la décoration d’un bijou, on pouvait reconnaître avec précision la région de production et la tribu à laquelle appartenait la femme qui le portait. Le port des bijoux était en effet réglé par les coutumes ancestrales. La situation a bien changé depuis la migration de la population dans les villes. Les bijoux traditionnels ont quitté les familles pour se retrouver dans les musées ou dans les souks.